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LA MANSARDE.


Le temps ce soir est gros d’orage ;
Déjà, sous cet épais nuage,
Il gronde là-bas faible et sourd :
L’éclair est pâle, le ciel lourd,
Et l’air muet, qu’en vain j’implore,
Au front du prochain monument
Laisse retomber pesamment
Les plis du drapeau tricolore.
Du soir, le vent accoutumé,
Manque à ma poitrine oppressée,
Et cet horizon embrumé
Étouffe jusqu’à ma pensée.
Mais la pluie, à flots épaissis,
Des flancs du nuage qui tonne,
Bondit, sonore et monotone,
Sur le penchant des toits noircis.
Encore un de ces jours sans nombre,
Qui, toujours trop lents à finir,