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TROISIÈME JOURNÉE.

Elle entrevit son odieuse image,
Et de ses pleurs elle troubla les eaux.

Dans sa détresse, elle invoquait la fée ,
Quand tout-à-coup bruit dans le gazon
Un vent sonore : à sa folle bouffée
Elle sentit comme un léger frisson ;
Sur ses genoux ses deux mains se joignirent,
Son cœur battit, ses lèvres s’entrouvrirent
Dans un espoir vague et mystérieux ;
Elle attendait !… Un sillon de lumière
D’un trait subit éblouit sa paupière,
Et sa baguette était devant ses yeux.

Elle a couru, pour réparer sa perte,
Se verrouiller dans son bouge ignoré.
C’était midi, la ferme était déserte.
Le jeune prince, à la chasse égaré,
Mort qu’il était de soif, de lassitude,
Cherchant quelqu’un dans cette solitude,
Pénètre au fond d’un long corridor noir.
Là, se baissant au trou d’une serrure,
Il voit… Peau-d’Âne ! et Peau-d’Âne en parure
Si, qu’il faillit désormais ne rien voir.

Pour répéter, dans leurs brillantes phases,
Tous les rayons de l’œil de l’univers ,
Les diamans, les rubis, les topazes,
Sur un fond d’or mêlaient leurs feux divers,
Nœuds, bracelets, rivière, diadême,