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L’ÉPILOGUE.

Si c’en est un, j’entends qu’on obéisse :
Pour un malade il n’est point de refus.

On court aux champs chercher la dindonnière,
Pour lui transmettre, avec force lardons,
L’ordre qui rend de si folle manière
Un fils de roi rival de ses dindons.
Ô vieux récits ! ne peut-on vous redire,
Sans qu’à la bouche il nous vienne un sourire ?
Pour nous montrer fille d’un rang si haut
Sachant pétrir ou laver la lessive,
Sans perdre en rien sa gravité naïve,
Il faut sans doute être Homère ou Perrault.

Pour nous, maudits, qui vivons de blasphèmes,
Croisant les bras sur notre sein blasé,
Nous nous moquons de tout, et de nous-mêmes,
Ou nous creusons dans un sol épuisé.
De l’art passé troublant la sépulture,
Nous exhumons quelque noble figure,
Mais, sans pouvoir ranimer sa beauté ;
D’un vain scalpel nous fouillons ses entrailles,
Pour découvrir, avant ses funérailles,
Par quel secret ce corps a palpité !

Ces vieux conteurs, enfantins et sublimes,
Pleins dans leur art de simplesse et de foi,
Vous rediraient, mieux qu’en ces folles rimes,
Comment Peau-d’Âne, au nom du fils du roi,
Courut à l’œuvre, et d’abord se fit belle,