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CHANT.

Si l’humble lézard, du bois sombre
Hôte furtif,
D’une feuille voit trembler l’ombre,
Il fuit craintif :
De même, à la pénible haleine
D’un sein par l’attente ou la peine
Trop agité,
Ton aile soudain se déploie,
Ingrat, qui ne cherches que joie
Et liberté !

D’où vient, dis-moi, que tu t’empresses
D’un plus doux soin,
Vers ceux-là, qui de tes caresses
N’ont pas besoin ?
Reviens à moi ; ma plainte amère,
Sous une mesure légère
Se courbera :
Ici, moins serviteur que maître,
Reviens, et la pitié peut-être
Te retiendra.

Tout ce que ton amour préfère,
Je l’aime, Esprit !
La verte saison, où la terre
S’habille et rit ;
Le crépuscule et ses longs voiles ;
La nuit et son manteau d’étoiles ;
Le gai matin,
Qui, les pieds mouillés de rosée,