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LE CABINET
la femme d’estienne.
Atteint et convaincu d’imprimer…Quoi ? La Bible !
estienne.
Avec l’appui du Roi, je brave ces clameurs.
la femme d’estienne.
Oui, le Roi fut toujours propice aux imprimeurs :

Mais qui sait les chemins où l’on veut nous conduire ?
Qui sait à quel degré l’avenir peut vous nuire ?

estienne.
Si l’on m’y force, ailleurs portant mon atelier,

J’irai chercher un sol, un culte hospitalier.
Le travail a besoin de paix, et l’industrie
Sait toujours et partout se faire une patrie.

la femme d’estienne.
Quoi, fuir ce doux pays ! quels seront mes regrets !
estienne.
Bon ! le jour du départ peut ne venir jamais ;

Qui prévoit trop les maux, quelquefois les appelle.
La Presse, qu’environne une faveur nouvelle,
Ne craint point l’avenir, le présent en fait foi.
Pour lui payer leur dette, ou pour complaire au Roi,
Ces lettrés, ces savans, gloire de sa couronne,
Qu’il aime à rassembler autour de sa personne,
Viennent, en un concours, de proposer un prix
Dont l’espoir doit tenter tous les doctes esprits.
C’est, avec quelque orgueil ma voix vous le confie,
C’est l’éloge complet de la Typographie.