Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/142

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férent du théâtre européen, du moins en ce qui concerne les mœurs scéniques, s’il n’admettait un rôle spécial, très important dans notre système dramatique : c’est le rôle du personnage qui chante. Rien ne ressemble mieux à une pièce chinoise que le livret d’un opéra-comique, ce genre mixte qui admet des scènes chantées et qui est l’expression la plus charmante de l’art français. Seulement, dans la pièce chinoise, il n’y a qu’un seul personnage qui chante. C’est ce rôle qui constitue l’originalité de notre scène, en ce qu’il a été créé pour être le guide de l’attention et le moyen scénique de mettre en évidence l’utilité morale de l’œuvre représentée.

Le personnage qui chante prend part à l’action ; les vers notés qui composent une partie de son rôle ont pour but d’indiquer au spectateur une réflexion morale, une allusion à des faits antérieurs, ou encore l’extraordinaire d’une situation. Ce personnage dont la voix est soutenue par une symphonie et qui, par suite, a plus d’empire sur l’esprit, est le représentant du poète au milieu de