Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/216

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atteindrait, je crois, la perfection, si l’on était toujours ce qu’on promet d’être, quand on désire obtenir quelque chose. Pendant ces beaux discours, il se sent défaillir de lassitude et s’endort.

Ling lui apparaît en songe, lui apprend que le succès de ses vœux dépend du dieu du Bonheur ; on envoie querir le dieu. Mais Kou-Jin n’a pas à se féliciter de l’entrevue. Le dieu lui reproche ses impiétés envers ses parents, sa dureté envers les autres hommes. Il fut riche autrefois, dans sa vie précédente ; les infortunés ne reçurent de lui que des injures et de mauvais traitements. Kou-Jin tâche de se justifier et de désarmer le courroux du dieu ; enfin, après un long colloque mêlé d’ariettes, qui contiennent de graves sentences d’un style très élevé contre les extravagances des riches et les mœurs sordides des avares, le dieu du Bonheur, plutôt vaincu que persuadé, fait comme beaucoup d’hommes : il accorde à l’importunité ce qui devrait appartenir au mérite. Quelle joie ! Mais la libéralité des dieux ne convertit pas le méchant. Toutes les belles promesses qu’il leur