Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/222

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KOU-JIN.

Est-ce que tu veux me donner des leçons ? Est-ce que je ne suis pas riche propriétaire, par hasard ? Est-ce que je suis un indigent ? Oui, oui, riche propriétaire, riche propriétaire. Tu écriras, derrière le contrat, qu’une fois le marché passé, si une des parties se rétracte, elle payera une dédit de mille onces d’argent.

LE COMMIS.

C’est écrit. Mais, au fait, quelle somme lui donnez-vous pour l’enfant ?

KOU-JIN.

Ne vous mettez pas en peine de cela. Je suis si riche, qu’il ne pourrait jamais dépenser tout l’argent que je ferais pleuvoir sur lui, si je voulais, en faisant seulement craquer mon petit doigt.


Le bachelier signe de confiance. Tcheu rapporte le contrat signé à Kou-Jin, qui lui demande si le bachelier est parti.


LE COMMIS.

Eh ! comment ? Vous ne lui avez pas payé les frais de nourriture.

KOU-JIN.

Il faut que vous soyez bien dépourvu de sens et d’intelligence. Cet homme, n’ayant point de riz pour nourrir son fils, me l’a vendu tout à l’heure pour qu’il fût nourri dans ma maison et qu’il mangeât mon riz. Je veux bien ne pas exiger de frais de nourriture ; mais comment ose-t-il en réclamer ?