ouvrir ma cassette et donner encore une once d’argent ; mais, après cela, plus rien, ou le dédit...
Le troisième acte finit là. Supposez que les hommes ont vécu près de vingt ans dans l’intervalle qui sépare cet acte du quatrième. A présent, vous voyez le fils adoptif de Kou-Jin dans sa vingt-cinquième année, et le vieil avare, devenu veuf, est malingre, cacochyme, moribond. Il vient, appuyé sur le bras du jeune homme.
— Aïe ! que je suis malade ! (Il soupire.) Hélas ! que les jours sont longs pour un homme qui souffre ! (A part.) Il y a bientôt vingt ans que j’ai acheté ce jeune écervelé. Je ne dépense rien pour moi, pas un denier, pas un demi-denier ; et lu l’imbécile, il ignore le prix de l’argent. L’argent n’est pour lui qu’un moyen de se procurer des vêtements, de la nourriture ; passé cela, il ne l’estime pas plus que de la boue. Sait-il toutes les angoisses qui me tourmentent, lorsque je suis obligé de dépenser le dixième d’une once ?
— Mon père, est-ce que vous ne voulez pas manger ?