Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/227

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— Je vais en acheter pour quelques centaines de liards.

— Pour un liard, c’est bien assez.

— Pour un liard ! A peine en aurais-je une demi-cuillerée. Et quel marchand voudrait m’en vendre si peu ?

Le jeune homme achète de la purée de fèves pour dix liards au lieu d’un. Mais il n’a pu tromper l’œil toujours vigilant de l’avare, et il essuie des reproches à son retour :

— Mon fils, je t’ai vu tout à l’heure prendre dix liards et les donner tous à ce marchand de purée. Peut-on gaspiller ainsi l’argent ?

— Il me doit encore cinq liards sur la pièce que je lui ai donnée. Un autre jour, je les lui redemanderai.

— Avant de lui faire crédit de cette somme, lui as-tu bien demandé son nom de famille et quels sont ses voisins de droite et ses voisins de gauche ?

— Mon père, à quoi bon prendre des informations sur ses voisins ?