Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/237

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LE FINANCIER.

Quelle pitié ! Lo-Ho, à partir d’aujourd’hui, grenier à farine, bluterie, moulin, je veux qu’on ferme tout.

LE MEUNIER.

Comment ? qu’on ferme le moulin ? Miséricorde ! Moi, Lo-Ho, je ne suis propre qu’à moudre du blé ; quand j’aurai quitté votre maison, que deviendrai-je ? Ah ! Lo-Ho, il faudra mourir de froid ou périr de famine.

LE FINANCIER, ému de compassion.

Une idée me vient… Hing-Tsien, remettez-moi de l’argent. (Montrant l’argent au meunier.) Connaissez-vous cela ?

LE MEUNIER, prenant l’argent.

Non. Comment cela s’appelle-t-il ?

LE FINANCIER.

Cela s’appelle de l’argent.

LE MEUNIER.

Ah ! c’est de l’argent. Je n’en ai jamais vu. Père, à quoi est-ce bon ?

LE FINANCIER.

À tout. D’abord, si l’on veut manger…

LE MEUNIER, mordant son argent.

Bon à manger ? Ah ! je me suis cassé une dent.