Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/270

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LI.

Ma femme, vous ne connaissez pas les trois devoirs de dépendance[1], et vous ignorez quelles sont les quatre vertus d’une épouse. Je viens de vous parler tout à l’heure ; vous devez obéir à votre mari.

LIEOU.

Cette servante me méprise et m’accable de ses dédains ! Vous voulez que votre femme légitime obéisse...


Le pauvre Li prononce en vain des paroles de paix. Il se trouve entre deux furies ; tantôt il s’adresse à sa femme.


Que d’affectation ! vous prenez les choses trop à cœur. Comment n’avez-vous pas acquis les bonnes qualités qui doivent distinguer une femme de votre rang[2] ?


Tchang-iu, courroucée, invective à son tour son faible amant ; une explication a lieu, ardente, passionnée, traversée par les sarcasmes de l'in-

  1. La femme a trois devoirs de dépendance : 1° envers son père ; 2° envers son mari ; 3° envers son fils, lorsqu’elle est veuve. La courtisane chinoise est placée hors de ces dépendances.
  2. Ces quatre vertus sont : honorer sa belle-mère ; respecter son mari ; vivre en paix avec ses belles-sœurs ; exercer la bienfaisance.