Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/271

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fortunée Lieou ; mais la courtisane connaît la manière d’arriver à ses fins.


Je vous le déclare une bonne fois : si vous l’aimez, renvoyez-moi ; mais, si vous m’aimez, répudiez-la ! Vous n’avez pas d’autre parti à prendre, ou je m’en retourne à la maison.

LI.

C’est une femme qui m’a donné un fils et une fille. Comment voulez-vous que je l’abandonne ?

TCHANG-IU.

Eh quoi ! non seulement vous n’écoutez pas mes paroles, mais vous prenez encore sa défense ! C’en est fait, je me retire.

LI.

Restez, restez ; dites-moi : comment puis-je ouvrir la bouche sur ce sujet ?...


N’est-ce pas une scène piquante ? Pauvre Li ! le voilà bien gêné, tenu qu’il est entre les deux griffes de ce dilemme désolant que les femmes savent si bien employer ! Pas de délai ! ou vous m’aimez, ou vous ne m’aimez pas. Vous croyez bien que M. Li n’est pas un héros ; il se déclare vaincu, et il se résout à prononcer le mot de divorce. À cette affreuse nouvelle, Liéou tombe