Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’essai ; car il y a beaucoup à apprendre dans l’étude des mots et des caractères, comme on pourra s’en convaincre un peu plus loin. La comédie des mots révèle la comédie des mœurs et éclaire parfois d’une lumière bien vive certains détails obscurs de la civilisation européenne. Les mots sont des esclaves, mais qui ne craignent pas de dénoncer leurs maîtres, quand ils abusent de leur autorité. Il y a des mots qui accusent ; il y a des mots qui ont de la honte ; il y a des mots qui ne se montrent plus. Je voudrais les faire monter sur mon théâtre, leur faire raconter toutes leurs aventures, entendre leurs éclats de rire ou leurs indignations ; mais il faudrait tenir les ficelles, et je ne me sens pas l’envie de rire, même aux dépens d’autrui. Que le lecteur se contente donc de ces premières esquisses et qu’il s’en amuse s’il a de la gaieté.