Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/298

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pénétrer mon esprit par les parfums de Paris.

Quand on visite le Médoc et qu’on entre dans ces clos célèbres, qui sont l’orgueil du commerce français, on est tout étonné d’apprendre que des clos d’à peine quelques hectares ne produisent pas sur toute leur surface la même qualité de vin. L’exposition est cependant identique ; le sol a reçu les mêmes soins ; la nature paraît avoir fait pour chaque pouce carré de ce parc une égale répartition de ses faveurs ; et cependant, à un point précis du clos, on récoltera un vin qui en sera le chef-d’œuvre. Les vignerons ont d’admirables expressions pour dépeindre ces nuances du sol ; ils en connaissent toutes les ressources, tous les caprices, comme un ingénieur connaît tous les filons de la mine qu’il exploite.

Eh bien, l’esprit parisien n’aurait-il pas une origine analogue ? Serait-il par hasard un privilégié, une exception voulue par la nature ? C’est là un sujet que j’aurais aimé à voir traiter par un Parisien. Pour moi, je me suis convaincu qu’il existe à Paris — ce clos célèbre de l’esprit