Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chant de leur lyre, ils expriment souvent des idées qui, revêtues de leur signature, sont reçues dans toutes les opinions et y laissent une habitude. J’ai entendu chanter une adorable mélodie qui se termine par ce vers :

Et le même soleil se lève sur nos jours.


Le même soleil ! Lamartine n’était pas sans doute dans ses beaux jours ; il voyait, à travers ses nébuleuses, un soleil-machine remonté comme un mouvement et exécutant le tour du monde en vingt-quatre heures. Le soleil majestueux, l’astre du jour, devenu un appareil toujours identique ! Pourquoi la poésie dépoétise-t-elle ces généreux principes qui, en détruisant la monotonie et la fatalité, entretiennent, au cœur de l’homme jeune, l’espérance ? Non ; le vers se trompe : le même soleil ne se lève pas sur nos jours ; nos jours ne sont pas marqués d’avance dans un calendrier stéréotypé : aucun principe fixe n’en régit le cours. Ils sont mobiles et changeants comme des