Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/313

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du paysage ; c’est « très drôle ». Des cavalcades d’ombres chevauchent sur les prés et envahissent les grands bois ; dans la plaine, les hauts épis mûrs balancent harmonieusement leurs aigrettes d’or ; les oiseaux ont des gazouillements inédits ; les couleurs ont des tons inconcevables. Comparez donc ces splendeurs simples aux affectations distinguées de tous les mannequins qui promènent leur épuisement dans les villes d’eaux ; — ces séjours si charmants avant et après la saison ! Comparez donc cette vie sereine, large, abondante de la pleine campagne, du plein air, aux étourdissements de la station balnéaire, et vous comprendrez énergiquement pourquoi tout est toujours pareil. Rien ne ressemble plus à un bal qu’une sauterie ; à un dîner qu’un pique-nique ; à un citadin qu’un baigneur : vous organisez l’existence sur les mêmes patrons, rien ne saurait être nouveau. C’est évident.

Les poètes sont de grands coupables. Quand ils ressentent une tristesse ou qu’ils imaginent une souffrance idéale qui doive accompagner le