Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

petits sous-auteurs : voilà ce qui intéresse, et c’est si vrai ! Considérez une affiche de théâtre : il faut se donner une peine énorme pour y découvrir le nom de l’auteur. Mais pour le reste : les caractères ne sont jamais assez gros !

Le citoyen français est bien, quand on y réfléchit, l’homme le plus heureux de la grande tribu des Occidentaux, et je puis le proclamer sans médire de notre bonheur, qui ne se compose pas des mêmes éléments. Il possède la langue française, c’est-à-dire le chef-d’œuvre de la clarté. Quiconque écrit est obligé d’être clair, afin que le lecteur n’ait pas une seule difficulté à résoudre : les mots se suivent et vont le même train que les idées, sans qu’il doive en coûter un seul effort à l’attention. On n’a qu’à couper les pages, et que de lecteurs se plaignent même de ce surcroît de travail ! L’auteur s’est réservé tout le mal : il passe ses nuits, il se mine la santé, il se tue pour être clair

Va-t-il au théâtre, cet heureux mortel : il n’a que la peine de se déranger pour être installé à