Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/83

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grand nombre dans l’humanité. Il y aurait les autres, ceux que leur buste ferait reconnaître dans le rayonnement de leur pensée, ceux qui laissent percer le souffle, le petit nombre, les riches d’esprit. Ne pourrait-on pas définir une huitième béatitude : Bienheureux ceux dont les portraits sont toujours ressemblants ? Ce serait conforme au progrès des idées modernes. Que de figures de cire en habit noir et en brillants uniformes ! Ah ! s’ils avaient seulement un cœur, un cœur dans la poitrine, pour charmer d’une auréole d’amour leurs sourires inertes ! Ils ne sentent rien : ils sont en cire. Il y a également des mots en cire. Combien en citerais-je, de ces mots de brillante origine qui n’existent plus que derrière la vitrine ! J’y vois la Liberté couronnée d’immortelles, — les fleurs de la tombe, — et recevant avec une impassibilité d’idole les hommages hypocrites des despotes. Galatée est à jamais endormie sur son piédestal de marbre, et Ganymède rêve à d’autres amours. Impassibles sont aussi l’Égalité et le Fraternité, ces axiomes