Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/84

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de la raison ; impassibles la Justice et le Droit ; impassible la divine Charité. Toutes ces figures de cire enchantent encore le public..., qui les trouve ressemblantes ! Oh naïveté !

C’est au XVIIIe siècle, une époque qui ne sera pas récusée par les lettrés français dont les plus grands génies n’appartiennent pas tous au XIXe siècle, que fut écrite la préface qui va suivre. L’auteur suppose un dialogue entre l’éditeur d’une de nos pièces de théâtre les plus célèbres, l’Histoire du Luth, et un lettré, et la question qu’il se pose est celle-ci : « Qu’est-ce que le génie ? »

Le lettré qui est mis en cause connaît ses auteurs. Pour lui, il n’existe que six écrivains de génie ; il sait leurs œuvres par cœur ; il les considère comme des paroles tombées du ciel. Le génie est à ses yeux une révélation, une merveille surnaturelle. Il s’est laissé séduire par l’illusion, qui est toujours chère au cœur humain dans toutes les tribus, de voir se manifester l’étrange, l’extraordinaire, les Dragons et les Phénix. Il reste toujours des dieux dans l’ima-