Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un détail de raisons si abondant quoique très court, qu’il dit tout ce qu’il faut dire, ne laisse rien à désirer, et entraîne tout le monde à son sentiment. Autrefois on lisait son ouvrage avec plaisir ; on le lit encore aujourd’hui de même. Ce n’est point ainsi que nos lettrés modernes écrivent ; leur style est diffus et ampoulé ; ils noient une pensée dans des flots de paroles ; s’il y a une expression obscure ou à double sens, c’est justement celle qu’ils choisissent ; on dirait qu’ils écrivent pour n’être point compris. Vous qui êtes à la tête de la littérature, faites vos efforts pour ramener le bon goût ; vous n’en viendrez à bout qu’en imitant nos anciens. »

Cette harangue très ferme et très nette se trouve dans nos annales officielles et on peut la lire dans la traduction du P. Àmiot. J’ai toujours la crainte de paraître en conter toutes les fois que je cite des auteurs chinois, et j’ai pris le parti de citer des traductions, une bonne fortune, du reste, pour le lecteur et pour moi, lorsque les traducteurs sont aussi distingués que ceux dont les ouvrages m’ont