Page:Theiner - L'Église schismatique russe, 1846.djvu/542

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Dieu ; c’est une élévation à Dieu, un pieux et fervent attrait vers Dieu, un désir intime de ce qui est en haut : c’est une médecine pour l’âme, une œuvre sainte qui plaît à Dieu, un signe de repentir et d’une forte espérance. On la fait soit dans l’esprit seulement, soit dans l’esprit et par la bouche en même temps. Dans la prière, nous considérons la bonté et la miséricorde de Dieu, nous reconnaissons notre indignité, nous excitons dans notre intérieur les sentiments de reconnaissance, nous promettons de nous convertir dans l’avenir à Dieu. La prière donne de la force à la foi et à l’espérance ; elle enseigne la patience, l’observation des commandements, et spécialement elle enseigne à obtenir la grâce céleste ; la prière porte des fruits, dont le nombre est très-grand ; on peut la faire à tous les temps, tenant le corps droit ou à genoux. L’utilité de la prière est si grande qu’elle est la nourriture et la vie de l’âme. Tout ce qu’on a dit jusqu’ici est fondé sur la sainte Écriture, et celui qui voudrait demander des preuves pour des vérités aussi incontestables, ressemblerait à un insensé, ou à un aveugle qui, en plein midi, douterait de la lumière du soleil.

Comme les hérétiques veulent également détruire tout ce que le Christ a ordonné, aussi ils attaquent la prière. Du reste, comme ils craignent de mettre au jour leur impiété, ils ne rejettent pas la prière en général, mais seulement celle des moines, à la seule fin d’exciter contre eux la haine des chrétiens, pour les représenter comme inutiles, sans culture, ignorants, comme des hommes à charge à la société civile. Ils le font expressément afin que personne ne veuille se faire instruire par les moines dans les dogmes de la vénérable et orthodoxe doctrine ; parce que le démon est astucieux en faisant le mal, et habile à conduire aux œuvres de vanité. De sorte que lui et ses partisans, qui sont les hérétiques, se soucient peu de l’exercice des bonnes œuvres, tandis qu’au contraire ils sont attentifs à précipiter les autres dans la corruption, et ils exercent leur profession dans les lieux où le Seigneur ne tourne pas ses regards.