Page:Thoinan - Les Relieurs français, 1893.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Motif du xvie siècle avec attributs de Diane de Poitiers
Motif du xvie siècle avec attributs de Diane de Poitiers

ÉTUDE
sur
LES STYLES DE RELIURE


La reliure des livres, toujours basée sur l’emploi auquel ils sont destinés, était, au moyen âge, pour les ouvrages servant à l’étude et d’un usage journalier, d’une grande simplicité. On les enveloppait de parchemin ou on les enchâssait entre deux planches de bois, recouvertes, si elles ne restaient pas à nu, de peau ou d’un tissu ordinaire. Mais quand il s’agissait de manuscrits précieux richement décorés de lettres enluminées et de miniatures, la couverture se faisait en velours ou en satin avec ou sans broderies, et se cerclait de fer, de cuivre, d’or ou d’argent ; on les garnissait de fermoirs unis ou très finement ouvragés, de clous polis ou ciselés, de plaques d’ivoire gravées ou sculptées, d’émaux, de perles et de pierreries vraies ou imitées.

Après l’ouvrier qui avait cousu le livre, qui en avait lié les feuilles en un mot, il fallait donc s’adresser au marchand d’étoffes, au brodeur, à l’ivoirier, au joaillier, à l’orfèvre, à l’émailleur, et même au serrurier. Le travail des relieurs disparaissait presque entièrement devant celui de tous ces divers artisans qui, très souvent, produisirent des œuvres remarquables dans leur genre.