Page:Thoinan - Les Relieurs français, 1893.djvu/6

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s’enrichit, il y a quelques années, de quantité de cartons, remplis de pièces de toutes sortes, provenant des anciens procureurs de la Communauté des Libraires et Relieurs, fonds précieux, dune authenticité indiscutable, auquel s’ajoutent, pour le xviiie siècle, les tableaux officiels que les Relieurs et Doreurs de livres, désormais seuls et séparés des Libraires, publiaient chaque année. Cet établissement, ainsi que quelques amateurs, en conservent plusieurs rares exemplaires qu’ils ont bien voulu nous communiquer avec empressement.

Nous-même avons heureusement acquis beaucoup d’arrêts, de sentences, de mémoires et de factums concernant notre sujet, dont il nous a été permis de compléter la collection par des copies prises avec soin dans les deux grands dépôts publics nommés plus haut.

L’importance et la sûreté de semblables sources d’informations n’échapperont à personne.

Tels sont les principaux éléments d’après lesquels nous avons écrit notre livre et qui nous ont servi à rétablir la vérité, assez peu respectée, on le sait, par nos devanciers.

Enfin, c’est en étudiant depuis quinze ans, avec la plus scrupuleuse attention, les belles reliures à notre portée dans les bibliothèques publiques et chez les amateurs où il nous a été possible de pénétrer, de même qu’en suivant avec un intérêt soutenu les ventes des collections célèbres faites ces dernières années, que nous croyons avoir réussi à nous créer une opinion raisonnée sur les changements de styles amenés par la mode ou à la suite d’innovations dues à des maîtres de talent.

Nous ne nous dissimulons pas que bien des noms de relieurs d’une habileté douteuse grossissent notre volume sans grande utilité pour la bibliophilie ; cependant, comme en dehors des artistes très connus, il y en eut d’autres dont les mérites sont