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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/483

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uniforme français, alla tout droit dans l’avant-garde de la grande armée où était disposé le quartier général de Murat. Ayant franchi sans être aperçu la ligne des vedettes, Figner s’approcha du pont de la petite rivière qui bordait le bivouac français. La sentinelle lui crie : « Qui vive ! » mais Figner au lieu du mot d’ordre que sans doute il ne connaissait pas, insulta la sentinelle pour son ignorance du service puisqu’elle exigeait le mot d’ordre d’un officier qui contrôlait les avant-postes. La sentinelle confuse laissa passer les partisans dans le camp où Figner, faisant comme chez lui s’approcha des bûchers, se mit à causer avec les officiers, puis, ayant appris tout ce qu’il voulait, revint vers le pont. Là il fit de nouveau une observation à la sentinelle afin qu’elle n’osât pas l’arrêter ; il franchit le pont, alla d’abord au pas et ensuite, quand il fut près de la ligne des vedettes, déjà sous les balles, lui et Orlov s’élancèrent au galop et rejoignirent leur détachement. »

Voilà en partie le canevas qui servit à Tolstoï pour la description de l’invasion des partisans. Les lecteurs verront ce qu’a fait l’auteur de ce récit intéressant mais un peu sec[1].

Récemment un historien de la période de 1805 a découvert le prototype du capitaine Touchine. Voici ce qu’il raconte à ce sujet : « Je me suis arrêté sur

  1. Zélinsky. Littérature critique russe des œuvres de Tolstoï, vol. V, page 225.