Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/369

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écoutant sentait bien que les sommes d’argent et les tuyaux dont ils parlaient n’avaient aucune importance pour eux, que tous ces braves gens ne discutaient pas du tout, mais qu’ils prenaient seulement ces prétextes pour se réunir ensemble. Personne n’éprouvait de gêne, et tout le monde se sentait à l’aise. Chose remarquable, Lévine, ce jour-là, pénétrait l’âme de chacun, grâce à de légers indices qu’autrefois il ne remarquait pas ; et il voyait clairement que tous étaient très bons. Aujourd’hui surtout il les trouvait particulièrement aimables rien qu’à la façon dont ils lui parlaient, à la tendresse affectueuse avec laquelle tous le regardaient ; même des gens qu’il ne connaissait pas lui semblaient sympathiques.

— Eh bien ! es-tu content ? lui demanda Serge Ivanovitch.

— Oui je n’aurais jamais cru que ce fût aussi intéressant. C’est vraiment très bien, très agréable. Sviajskï s’approcha de Lévine et l’invita à venir prendre le thé chez lui.

Lévine ne pouvait à ce moment comprendre ou se rappeler ce qui le choquait en Sviajskï ni pourquoi celui-ci le recherchait. Il ne voyait en lui qu’un homme intelligent et extraordinairement bon.

— Avec plaisir, dit-il, et il s’informa de la santé de sa femme et de sa belle-sœur, et, par une étrange suggestion, comme dans son imagination l’idée de la belle-sœur de son ami s’unis-