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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/104

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XV

Il ne savait plus si c’était le matin ou le soir : les bougies finissaient de brûler. Dolly venait d’entrer dans le cabinet et proposait au docteur de se coucher. Lévine, assis, écoutait les récits du docteur sur un charlatan, un magnétiseur, et regardait la cendre de son cigare. Il était dans un moment de repos, d’oubli. Il oubliait complètement la situation présente. Il écoutait le récit du docteur et le comprenait. Tout à coup éclata un cri effroyable, n’ayant rien d’humain. Le cri était si terrible que Lévine ne bougea pas, mais, retenant son souffle, regarda le docteur d’un air effrayé et interrogateur. Le docteur inclina la tête, prêtant l’oreille, et eut un sourire satisfait. Tout était si extraordinaire que rien n’étonnait plus Lévine. « Il le faut sans doute ainsi » pensa-t-il ; et il resta assis. De qui était ce cri ? Il se leva vivement courut sur la pointe des