Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/366

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parle de la foi comme d’un acte. Involontairement on se pose la question : Sur quoi donc est basée cette activité qui cherche la foi, qui même choisit d’avance cette foi qu’elle cherche ? Ce qu’il y a de plus étrange c’est qu’on n’a rien dit de la foi jusqu’au moment où l’on a exposé les vérités fondamentales de la foi en Dieu, de la création de l’homme, de l’âme. (Il faut même croire à tout cela). On n’a rien dit de la foi et maintenant, quand il faut exposer la sanctification et la restauration qui n’existent pas, on a besoin de définir la foi, et on la définit non comme la connaissance de Dieu mais comme la confiance dans les paroles de la hiérarchie. Et en effet, par le mot « foi » la théologie n’entend pas ce que l’on entend d’ordinaire par ce mot. C’est ce qui ressort clairement du passage suivant du catéchisme de Philarète. On y discute ce qui est le plus nécessaire de la foi ou des bonnes œuvres. La réponse est : la foi, car dans l’Écriture il est dit : « Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu. »

Mais aussitôt après se rencontre la question : Pourquoi les bonnes œuvres doivent-elles être inséparables de la foi ? Et on répond : Parce qu’il est dit : La foi sans les actes est lettre morte. Cette deuxième réponse, d’après laquelle les bonnes œuvres doivent être inséparables de la foi, car la foi sans les actes est lettre morte, détruit les limites de la foi et des bonnes œuvres. Si la foi ne peut