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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/124

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Kormiline l’ont déjà demandée en mariage, mais je m’y suis opposée. Pour l’argent, je t’ai dit la vérité. Le défunt (que le bon Dieu le reçoive dans le royaume céleste !) se mourait, et il a ordonné à la veuve de prendre Nikita. Moi, par mon fils, je sais tout. Quant à l’argent, il a ordonné de le remettre à Akoulina. Un autre à sa place en aurait tiré son profit, mais Nikita, lui, rendra tout. Et quelle somme !

LE PÈRE

Le monde prétend qu’on lui en avait laissé davantage. Ton Nikita est un garçon adroit.

MATRIONA

Eh ! mon pigeon blanc, une tranche de pain dans la main du voisin paraît toujours plus grosse. On lui donne ce qu’il y a. Laisse là tes calculs et termine l’affaire. Quelle fille ! Jolie comme un cœur ?

LE PÈRE

Je ne dis pas non, mais nous nous demandons, ma vieille et moi, pourquoi elle n’est pas sortie. Et si elle est infirme ?

MATRIONA

Elle, infirme ? Mais tu n’en trouveras pas une autre comme elle dans tout l’arrondissement. Elle est ferme, dure comme de l’acier ! Tu la connais, voyons ! — Quant au travail, tu peux être tranquille. Elle est un peu sourde, je ne dis pas, mais les meilleures pommes ont un ver. Et si tu veux