Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/111

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— Demander qu’on permette à une mère de voir son fils qui est enfermé là. Mais on m’a dit que cela dépendait non de Kriegsmuth mais de Tcherviansky.

— Tcherviansky ! Celui-là je ne l’aime pas ! Mais il est le mari de Mariette. On peut agir par elle. Elle fera tout pour moi. Elle est très gentille !

— Je voudrais aussi me renseigner au sujet d’une femme emprisonnée depuis plusieurs mois, sans qu’elle-même sache pourquoi.

— Bast ! Elle doit bien le savoir. Elles le savent très bien. Ces femmes à cheveux courts n’ont que ce qu’elles méritent.

— Quant à cela, nous n’en savons rien : ce que nous savons c’est qu’elles souffrent. Vous, chrétienne, vous croyez à l’Évangile, et vous êtes si impitoyable ?

— Il ne s’agit pas de cela. L’Évangile est l’Évangile, et ce qui est répugnant est répugnant. Ne serait-ce pas pire de feindre la sympathie pour les nihilistes, les femmes surtout, avec leurs cheveux courts, quand, en réalité, je ne puis les souffrir !

— Et pourquoi ne pouvez-vous les souffrir ?

— Tu demandes encore pourquoi, après le 1er mars ?

— Mais toutes n’y ont pas participé.

— Cela ne fait rien ! Pourquoi se mêler de ce qui ne les regarde pas ? Ce n’est pas le rôle des femmes.

— Mais, par exemple, Mariette, vous trouvez