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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/267

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heure plus tard, quatre troïkas avec des clochettes, les patins grinçant sur la neige gelée, s’approchèrent du perron.

Natacha la première donna le ton de la gaîté de Noël, et cette gaîté, en passant de l’un à l’autre, s’augmentait encore plus, et atteignit le plus haut degré au moment où tous sortirent de la maison, et en causant, s’interpellant, riant et criant, s’installèrent en traîneaux.

Il y avait deux troïkas de service, la troisième était celle du vieux comte avec un grand trotteur attelé au milieu ; la quatrième, celle de Nicolas, avec son petit cheval noir, au poil dru, au milieu. Nicolas, dans son costume de vieille dame par-dessus lequel il avait mis son manteau de hussard, était debout au milieu de son traîneau et tenait les guides.

Il faisait si clair qu’il voyait briller à la lumière de la lune les plaques des chevaux et leurs yeux qu’ils tournaient craintivement vers les voyageurs qui faisaient du bruit sous l’auvent sombre du perron.

Natacha, Sonia, madame Chausse et deux bonnes s’assirent dans le traîneau de Nicolas ; dans celui du comte, Dimmler, sa femme et Pétia ; dans les autres, les domestiques masqués.

— Va en avant, Zakhar ! cria Nicolas au cocher de son père, pour avoir l’occasion de le dépasser en route.