Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Rostov. Eh bien, et vous, monsieur le hussard, dans quel régiment servez-vous ? demandait-elle à Natacha. Donnez des pâtes de fruit au Turc, dit-elle au sommelier qui passait des plats. Ce n’est pas défendu par leur loi.

Parfois, en regardant les pas étranges et ridicules des danseurs qui avaient décidé une fois pour toutes qu’étant masqués, personne ne les reconnaîtrait et qu’ainsi ils n’avaient pas besoin de se gêner, Pélagie Danilovna se cachait dans son mouchoir et tout son gros corps tremblait d’un bon rire de vieille qu’elle ne pouvait retenir.

— Ma Sacha ! Ma Sacha ! disait-elle.

Après la danse et les rondes russes, Pélagie Danilovna réunit tous les maîtres et les serviteurs dans une grande ronde. On apporta une bague, une ficelle, un rouble et on organisa des jeux communs.

Une heure après, tous les costumes étaient chiffonnés, les moustaches et les sourcils faits au bouchon coulaient sur les visages en sueur, enflammés et gais. Pélagie Danilovna commençait à reconnaître les masques, s’enthousiasmait sur la perfection des costumes, comme ils allaient bien aux demoiselles, et remerciait tout le monde de l’avoir tant amusée. On appela les hôtes au salon, pour souper, les domestiques reçurent dans la salle de quoi se régaler.

— Non, mais aller chercher la bonne aventure