Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/286

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Karl Ivanovitch fermait les yeux et ses lèvres tremblaient :

« Mutter ! — sagte ich — ich bin ihr Sohn, ich bin, ihr Karl ! und sie sturtze mir in die Arme » répétait-il en se calmant un peu et en essuyant de grosses larmes qui coulaient sur ses joues.

» Mais Dieu ne voulait pas que je finisse mes jours dans mon pays, j’étais réservé au malheur ! Das Unglück verfolgte mich überall !… Je ne restai que trois mois dans mon pays. Un dimanche, au café, je pris un bock de bière, je fumai ma pipe, et avec un camarade nous causâmes de Politik, de l’empereur Frantz, de Napoléon, de la guerre, et chacun disait son mot. Près de nous, était assis un monsieur en Ueberrock[1] gris ; il buvait du café, fumait sa pipe et ne se mêlait pas à notre conversation, Er rauchte sein Pfeifen und schwieg still. Quand le Nachtwächter sonna dix heures, je pris mon chapeau, payai et partis à la maison. Au milieu de la nuit, quelqu’un frappa à la porte. Je m’éveillai et dis : « Qui frappe ? » « Macht auf » Je continuai : « Dites-moi qui est là et j’ouvrirai. » « Ich sagte : sagt wer ihr seid und ich werde aufmachen. » — Macht auf im Namen des Gesetzes ! » — dit-on derrière la porte. Et j’ai ouvert. Deux soldats avec des fusils étaient derrière la porte, et dans la chambre est entré l’homme inconnu en Ueberrock

  1. Ueberrock : paletot