Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/289

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géographie ; et précisément, il nous fallait attendre ce maître d’histoire, écouter sa leçon et le reconduire, avant d’être libres. Il était déjà deux heures vingt, et le maître d’histoire n’était pas encore là, et même on ne l’apercevait pas dans la rue par où il devait venir, et où je regardais avec le plus grand désir de ne le voir jamais.

— On dirait que Lebediev ne viendra pas aujourd’hui, — fit Volodia, en s’arrêtant, pour un moment, de lire Smaragdov, dans lequel il préparait sa leçon.

— Dieu fasse, Dieu fasse… car je ne sais absolument rien… Cependant, voilà, il me semble qu’il vient, — ajoutai-je d’une voix triste.

Volodia se leva et s’approcha de la fenêtre.

— Non, ce n’est pas lui, c’est un seigneur quelconque — dit-il. — Attends encore jusqu’à deux heures et demie — ajouta-t-il en s’étirant et en se grattant le sommet de la tête, ce qu’il faisait toujours quand il se reposait de son travail. — S’il n’est pas rendu à deux heures et demie, alors nous pourrons demander à Saint-Jérôme de serrer nos cahiers.

— Et voilà, quel besoin a-t-il de ve-e-e-nir ? — dis-je en m’étirant aussi et en brandissant au-dessus de ma tête le livre de Kaïdanov que je tenais à deux mains.

Ne sachant plus que faire, j’ouvris le livre à l’endroit où j’avais marqué la leçon et commençai