Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/344

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Volodia s’habille en frac bleu à boutons de cuivre, il a une montre d’or et des souliers vernis ; du perron s’approche le phaéton de papa, Nikolaï défait le tablier, et Saint-Jérôme et Volodia vont à l’Université. Les fillettes, surtout Katenka, avec un visage joyeux, rayonnant, regardent par la fenêtre la silhouette élégante de Volodia qui monte dans la voiture ; papa dit : « Dieu veuille, Dieu veuille, » et grand’mère qui s’est traînée jusqu’à la fenêtre, les larmes aux yeux, fait des signes de croix sur Volodia, jusqu’à ce que le phaéton disparaisse derrière le coin d’une petite ruelle, et elle murmure quelque chose.

Volodia revient. Tous, impatients, l’interrogent : « Eh bien ? Quoi ? Bon ? Combien ? » Mais rien qu’à sa figure rayonnante on voit que c’est très bien, Volodia a eu cinq. Le jour suivant on l’accompagne avec les mêmes souhaits de succès et la même crainte, et on attend son retour avec la même impatience et la même joie. Ainsi durant neuf jours ; le dixième jour est réservé au dernier et au plus difficile examen, celui d’instruction religieuse.

Tous sont près de la fenêtre et l’attendent avec une impatience plus grande encore. Il est déjà deux heures et Volodia n’est pas là.

— Mon Dieu ! Mes aïeux !… les voilà, les voilà ! crie Lubotchka en se collant contre la fenêtre.

Et en effet, dans le phaéton, à côté de Saint-Jé-