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Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/16

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gèrent vers les pièces du fond, devant Schwartz, qui jeta un regard de pitié sur son ami, en clignant de l’œil.

« Adieu le whist, voulait dire son regard enjoué, mais il ne faudra pas nous en vouloir si nous prenons un autre partenaire. Peut-être pourrons-nous organiser une partie à cinq, lorsque vous aurez terminé. »

Piotr Ivanovitch soupira plus profondément et plus tristement encore, et Prascovie Fédorovna lui pressa le bras avec reconnaissance. Ils entrèrent dans son salon tendu de cretonne rose, faiblement éclairé par une lampe, et s’assirent près de la table, elle sur le divan et Piotr Ivanovitch sur un pouf bas, dont les ressorts détraqués cédèrent désagréablement sous lui. Prascovie Fédorovna songea à l’inviter à prendre un autre siège, mais jugeant cette attention déplacée dans la circonstance, elle s’abstint. En s’asseyant sur ce pouf, Piotr Ivanovitch se rappela qu’Ivan Ilitch, quand il avait meublé ce salon, lui avait justement demandé son avis sur cette cretonne rose à feuillage vert. Le salon était rempli de meubles et de bibelots et, en passant devant la table pour gagner le divan, la veuve accrocha la dentelle de sa mantille noire aux sculptures de ce meuble, Piotr Ivanovitch se leva pour l’aider à se dégager ; les ressorts du pouf ainsi allégés se mirent à osciller sous lui et le repoussèrent. La veuve voulut dégager elle-même