Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/88

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En faveur de ce résultat, si précieux pour la foule des gens oisifs, tous les savants fermèrent les yeux sur l’irrégularité et l’arbitraire absolus de ces conclusions sans preuves, tandis que la foule des lettrés, c’est-à-dire des oisifs, sentant d’instinct à quoi mènent ces conclusions, adopta la théorie avec enthousiasme, lui imprima le cachet de la vérité, c’est-à-dire de la science, et la suivit un demi-siècle.

N’est-ce point la même cause qui explique l’assurance des hérauts du positivisme, et l’humble soumission de la foule à ce qu’ils prêchent ? À première vue, il paraît étrange que la théorie scientifique de l’évolution puisse justifier les gens de leur fausseté, et il semble qu’elle ait uniquement à s’occuper des phénomènes, qu’elle n’ait rien autre chose à faire que d’observer les phénomènes.

Mais tout cela n’est qu’une pure apparence.