Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/89

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De même, semblait-il, avec la doctrine de Hégel, dans des proportions plus vastes, et, en particulier, avec la doctrine de Malthus. Le hégélianisme, semblait-il, ne s’occupait que de ses constructions logiques, et n’avait aucun rapport avec la vie des hommes. Pareillement, la théorie malthusienne semblait n’avoir d’autre objet que des faits de statistique. Mais tout cela n’était qu’une pure apparence.

La science contemporaine s’occupe, elle aussi, uniquement de faits, elle observe des faits. Mais quels faits ? Pourquoi spécialement ceux-ci, et pas ceux-là ?

Les adeptes de la science contemporaine répètent volontiers, avec solennité et assurance : « Nous n’étudions que les faits, » en s’imaginant que ces mots offrent un sens quelconque. Étudier uniquement les faits, c’est chose impossible, parce qu’il existe une quantité innombrable (dans le sens propre