Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/114

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quand Loris Melikoff eut terminé la lecture de la lettre, et je ne suis pas allé chez Klugenau. Principalement je devais me venger d’Akhmet Khan, et je ne pouvais pas le faire par les Russes. À ce moment Akhmet Khan entourait Tselmess et voulait me saisir ou me tuer. J’avais trop peu de monde pour me défendre contre lui. Et voilà que, précisément à cette époque, Schamyl m’envoya un messager porteur d’une lettre. Il me promettait de m’aider à me défendre contre Akhmet Khan, et de le tuer, et mettait toute l’Abazie sous mes ordres. Longtemps je réfléchis… et je me ralliai à Schamyl. C’est depuis que, sans cesse, j’ai guerroyé contre les Russes.

Hadji Mourad narra alors tous ses exploits militaires. Ils étaient nombreux et Loris Melikoff les connaissait en partie. Toutes ses campagnes, ses incursions, étaient remarquables par la rapidité extraordinaire des marches, et par la hardiesse des attaques, toujours couronnées de succès.

— Il n’y eut jamais d’amitié entre moi et Schamyl, dit en terminant son récit Hadji Mourad, mais il avait peur de moi et je lui étais nécessaire. Mais une fois il arriva à quelqu’un de me demander qui serait Iman après Schamyl. Je répondis que serait Iman celui qui aurait l’épée la mieux affilée. Cela fut répété à Schamyl, et il résolut de se débarrasser de moi. Il m’envoya à Tabarassane. Je m’y rendis, j’enlevai là mille moutons et trois cents chevaux. Il trouva que je n’avais pas fait ce qu’il fallait, me retira mon commandement et