Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/178

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Hadji Mourad agita la main devant son visage en signe qu’il n’avait besoin de rien et ne l’accepterait pas. Ensuite, montrant du geste la montagne et son cœur, il sortit. Presque tous le suivirent.

Les officiers qui étaient restés dans la chambre, aussitôt tirèrent le sabre du fourreau pour examiner l’acier, et ils décidèrent que c’était un vrai Gourda.

Boutler accompagna Hadji Mourad sur le perron. Mais ici il se produisit quelque chose que personne n’attendait et qui eût pu se terminer par la mort de Hadji Mourad, s’il n’eût été aussi adroit.

Les habitants d’un aoul Koumitzk, Tal-Katchou, qui tenaient en grande estime Hadji Mourad et, plusieurs fois, étaient venus à la forteresse uniquement pour voir le célèbre naïb, trois jours avant le départ de Hadji Mourad avaient envoyé chez lui des ambassadeurs pour le prier de se rendre le vendredi dans leur mosquée. Mais les princes de Koumitzk, qui demeuraient à Tal-Katchou, haïssaient Hadji Mourad et avaient contre lui la vengeance du sang. Ayant appris cela, ils déclarèrent au peuple qu’ils ne permettraient pas à Hadji Mourad de pénétrer dans la mosquée. Le peuple se révolta et une bagarre éclata entre le peuple et les partisans des princes. Les autorités russes étouffèrent la querelle des montagnards et envoyèrent à Hadji Mourad l’ordre de ne pas aller dans la mosquée.

Hadji Mourad n’y alla point et l’affaire parais-