Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/179

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sait terminée. Mais au moment même du départ de Hadji Mourad, comme il sortait sur le perron du bas duquel attendaient ses chevaux, le prince Coumitzk, Arelan Khan, que connaissaient Bouter et Ivan Matvéievitch, parut devant la maison.

Ayant aperçu Hadji Mourad, il tira de sa ceinture un pistolet et le dirigea vers lui. Mais avant qu’il ait eu le temps de tirer, Hadji Mourad, malgré sa claudication, bondissait du perron comme un chat et se jettait sur Arelan Khan. Celui-ci tira mais n’atteignit point Hadji Mourad. Alors Hadji Mourad, saisissant d’une main la bride de son cheval, de l’autre lui arracha son poignard et cria quelque chose en tatar.

Boutler et Eldar, tous deux en même temps, accoururent vers les ennemis et leur saisirent les bras.

Au bruit des coups, Ivan Matvéievitch sortit.

— Qu’est-ce donc, Arelan ? Dans ma maison tu commets une lâcheté pareille ? dit-il, ayant appris de quoi il s’agissait. Ce n’est pas bien, mon cher. Dans les champs faites ce que vous voudrez, mais ici, chez moi, organiser une tuerie pareille, ça non.

Arelan Khan, très petit, la moustache noire, tout pâle et tremblant, descendit de cheval, regarda avec colère Hadji Mourad et suivit Ivan Matvéievitch dans la maison. Hadji Mourad retourna près de ses chevaux en respirant lourdement et souriant.

— Pourquoi a-t-il voulu te tuer ? lui demanda Boutler par l’interprète.