Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/212

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cendre de cheval, le frappèrent à la tête et au bras.

Pétrakoff s’élança au secours de ses camarades, mais deux coups, l’un dans le dos, l’autre dans le côté, l’abattirent et, comme un sac, il tomba de cheval.

Michkine tourna bride et s’élança dans la direction de la forteresse. Khanefi et Bata se jetèrent à sa poursuite, mais il était déjà loin, si loin que les montagnards ne pouvaient le rejoindre. Désespérant d’atteindre le cosaque, Khanefi et Bata retournèrent vers les leurs.

Gamzalo, après avoir achevé d’un coup de poignard Ignatoff, fit de même pour Nazaroff. Bata le descendit de son cheval et lui prit son sac de cartouches. Khanefi voulait prendre le cheval de Nazaroff, mais Hadji Mourad lui cria qu’il ne le fallait pas, et il galopa en avant sur la route. Les murides le suivaient en chassant le cheval de Nazaroff qui courait derrière eux. Ils étaient déjà à trois verstes de Noukha, au milieu des champs de riz, quand, de la tour, retentit un coup de canon. C’était le signal d’alarme.

Pétrakoff était couché sur le dos, le ventre ouvert, son jeune visage tourné vers le ciel, et, en bâillant comme un poisson, rendait l’âme.


— Mes aïeux ! Mon Dieu ! qu’ont-ils fait ! s’écriait le commandant de la forteresse en se saisissant la tête à deux mains, quand on vint lui annoncer la fuite de Hadji Mourad. Ils m’ont tué ! Ils ont