Page:Tolstoï - Katia.djvu/151

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Il revenait ordinairement pour le thé, que nous prenions en tête à tête, et presque toujours, à ce moment-là, après en avoir fini avec les embarras et les désagréments de la culture, il se replongeait dans cette disposition d’esprit particulièrement joyeuse que nous avions appelée le transport sauvage. Souvent je lui demandais ce qu’il avait fait le matin, et il me racontait alors de telles folies que nous en étouffions de rire ; quelquefois je lui demandais un récit sérieux, et il me le faisait en retenant un sourire. Pour moi, je regardais ses yeux, le mouvement de ses lèvres, et je n’avais rien compris, je n’avais fait autre chose que m’amuser à le voir et s’entendre sa voix.

— Allons, que disais-je ? demandait-il : répète-le-moi.

Mais je ne pouvais rien répéter.