Page:Tolstoï - Katia.djvu/180

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Mais à peine fûmes-nous arrivés à Pétersbourg que tous ces beaux plans avaient été oubliés. J’avais été tout à coup lancée dans un monde si nouveau, si heureux, tant de plaisirs m’avaient circonvenue et tant d’objets d’un intérêt jusque là inconnu s’étaient offerts à moi, que d’un seul bond, et sans même en avoir conscience, je désavouai tout mon passé, je renversai tous les plans que ce passé avait vus naître. Ce n’avait jusque là vraiment été qu’une plaisanterie ; quant à la vie elle-même, elle n’avait pas encore commencé ; mais la véritable, c’était celle-là, et que serait-ce dans l’avenir ? pensais-je. Les soucis, les débuts de spleen qui me poursuivaient à la campagne, disparurent soudain et comme par enchantement. Mon amour pour mon mari devint plus calme, et, d’un autre côté, jamais dans ce nouveau milieu