Page:Tolstoï - Katia.djvu/181

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l’idée ne me vint qu’il m’aimât moins que jadis. Et, en effet, je ne pouvais douter de cet amour ; chacune de mes pensées était aussitôt comprise par lui, chacun de mes sentiments partagé, chacun de mes désirs accompli. Son inaltérable sérénité était évanouie ici, ou bien était-ce qu’elle ne me causait plus les mêmes irritations. Je sentais même qu’à côté de l’ancien amour qu’il m’avait toujours porté, il éprouvait ici un autre charme encore auprès de moi. Souvent, après une visite, après que j’avais fait une nouvelle connaissance, ou bien le soir chez nous où, tremblant intérieurement de commettre quelque bévue, j’avais rempli les devoirs d’une maîtresse de maison, il me disait :

— Allons, ma fille ! bravo, courage, c’est vraiment fort bien.