Page:Tolstoï - Katia.djvu/243

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Aussi, dès que j’entrai dans la chambre de mon mari et que je revis son visage si calme, bien qu’étonné, ne me sentis-je plus en état de lui rien dire, de rien confesser, ni de lui demander mon pardon. Une indicible affliction et un repentir profond pesaient sur moi.

— À quoi as-tu donc pensé ? me dit-il : je comptais aller te rejoindre demain. Mais, m’ayant examinée de plus près, il se montra presque effrayé. Qu’as-tu ? qu’as-tu donc ? poursuivit-il.

— Rien, répondis-je, ayant peine à retenir mes larmes… Je suis arrivée pour tout de bon. Partons, fût-ce demain, pour rentrer chez nous en Russie.

Il demeura longtemps en silence, m’observant avec attention.