Page:Tolstoï - Katia.djvu/244

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— Allons, raconte-moi ce qui est arrivé ? dit-il enfin.

Je rougis involontairement et je baissai les yeux. Dans les siens brillait je ne sais quel pressentiment d’outrage et de courroux. Je redoutai la pensée qui pouvait l’assaillir, et avec une puissance de dissimulation dont je ne me serais moi-même pas crue capable, je me hâtai de lui dire :

— Il ne m’est rien arrivé, seulement l’ennui et la tristesse m’ont gagnée ; j’étais seule, j’ai beaucoup pensé à notre genre de vie et à toi. Qu’il y a longtemps que je suis coupable envers toi ! Après cela, tu peux bien m’emmener avec toi où tu voudras ! Oui, il y a longtemps que je suis coupable envers toi, répétai-je, et de nouveau les larmes jaillirent de mes yeux. Retournons