Page:Tolstoï - Katia.djvu/251

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son piano dans la salle lumineuse, et mon ancienne chambre avec ses rideaux blancs, et mes rêves de jeune fille qu’on eût dit y avoir été oubliés. Dans cette chambre, il y avait deux lits, un qui avait été le mien et où le soir j’allais bénir le joufflu Kokocha[1] au milieu de ses gambades, et un autre petit lit où on entrevoyait le minois de Vasica[2], sortant de ses maillots. Après les avoir bénis, je restais souvent au milieu de cette chambre si paisible ; et tout à coup, de tous les angles de ses murailles, du fond de ses rideaux s’élevaient des visions oubliées de ma jeunesse. Elles commençaient à chanter d’antiques refrains de chansons enfantines. Et qu’étaient-elles devenues, ces visions ? Qu’étaient-elles devenues,

  1. Diminutif de Nicolas.
  2. Diminutif d’Yvan.