Page:Tolstoï - Katia.djvu/71

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basse ; me dressant alors sur une cuve vide, de telle sorte que le mur ne me venait qu’à la poitrine, je me penchai sur l’enclos. Je parcourus des yeux tout ce qu’il contenait, les vieux arbres tout courbés aux larges feuilles dentelées, d’où pendaient verticalement des grappes de fruits noirâtres et juteux, et engageant ma tête sous les filets, j’aperçus Serge Mikaïlovitch au travers des rameaux tortus d’un vieux cerisier. Il pensait bien certainement que j’étais partie et que personne ne pouvait le voir.

La tête découverte et les yeux fermés, il était assis sur les débris d’un vieil arbre et roulait négligemment entre ses doigts un fragment de gomme de cerisier. Tout à coup il rouvrit les yeux et murmura quelque chose en souriant. Cette parole et ce sourire ressem-