Page:Tolstoï - Katia.djvu/72

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blaient si peu à ce que je connaissais de lui, que j’eus honte de l’avoir épié. Il m’avait, en effet, semblé que cette parole était : Katia ! Cela ne pouvait être, pensai-je. « Chère Katia ! » répéta-t-il plus bas encore et plus tendrement. Mais, cette fois, j’entendis ces deux mots bien distinctement. Le cœur me battit si fort, je me sentis pénétrée d’une émotion si joyeuse, j’en fus même à tel point saisie, que je dus avec mes mains m’accrocher à la muraille pour ne pas tomber et aussi me trahir. Il entendit mon mouvement et regarda avec quelque effroi derrière lui ; puis, baissant tout à coup les yeux, il rougit et devint pourpre comme un enfant. Il voulut me dire quelque chose, mais il ne le put pas, et son visage en devint de plus en plus écarlate. Cependant il sourit en me regardant. Je lui souris aussi. Toute sa physionomie res-